Tronc commun - Lycée Driss 1 - Agdz

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Maître Hauchecorne :

Scène 2 :

Maître Hauchecorne : Tout est bon à ramasser qui peut servir. Ah ! C'est  Maître Malandain, le bourrelier, mon ennemi ?

Maître Hauchecorne : Me voilà.

Maître Hauchecorne : Me voilà, me voilà…me voilà, me voilà.

Scène 3 :

Maître Hauchecorne : Mé, mé, j'ai ramassé un portafeuille ?

Maître Hauchecorne : Parole d'honneur, j' n'en ai seulement point eu connaissance.

Maître Hauchecorne : On m'a vu, mé ? Qui ça qui m'a vu ?

Maître Hauchecorne : Ah ! i m'a vu, je me souviens manant ! I m'a vu ramasser cette ficelle-là, tenez, m'sieu le Maire.

Maître Hauchecorne : C'est pourtant la vérité du bon Dieu, la sainte vérité, m'sieu le Maire. Là sur mon âme et mon salut, je l'répète.

Maître Hauchecorne : si on peut dire !... si on peut dire !...des menteries comme ça pour dénaturer un honnête homme ! Si on peut dire !...

Maître Hauchecorne : Non, en fait t'es qu'un homme banal !!!  Il ne faut pas le croire

Scène 4 :

Maître Hauchecorne : Venez voir, c'est ici que j'ai ramassé la ficelle. Cette corde-là…

Scène 5 :

Maître Hauchecorne : C'qui m'faisait deuil, disait-il, c'est point tant la chose, comprenez-vous ; mais c'est la menterie. Y a rien qui vous nuit comme d'être en réprobation pour une menterie. Hauchecorne : Puisqu'on l'a retrouvé çu portafeuille ?

Scène 6 :

Hauchecorne: Mais moi je n'ai rien volé…Voici la ficelle que j'ai ramassée… hé ! toi…rien qui nuit qu'une menterie forgée par un ennemi…Oui, je n'ai rien vu moi….

Hauchecorne: Une 'tite ficelle ...une 'tite ficelle ... t'nez, la voilà, m'sieu le Maire.

 

Le prologue :

Voilà. Ces élèves vont vous jouer l'histoire d'une ficelle. Objet banal soit-elle, elle a tué un certain Maître Hauchecorne.

Mehdi qui se trouve devant vous est le protagoniste. Il pense qu'il va être Hauchecorne tout à l'heure. On devinait dans son regard un économe en vrai Normand intrigant, madré et retors. Il ramasse tout ce qui lui semble utile; un homme malade ; il souffre de rhumatismes, c'est pourquoi il est courbé. Il pense surtout à la société qui va lui tourner le dos et le laisser crever. Maître Malandain, le bourrelier avec lequel il a un différend non réglé va surgir  dans un instant dans votre ami  Oussama. très enclin à la moquerie et à la raillerie, il va tout faire pour écraser Hauchecorne.

Là-bas, cette fille qui parle avec le brigadier de gendarmerie, c'est votre collègue Latifa ; elle va jouer le rôle d'une mairesse, très attachée au protocole,  ses propos sont d'une pompeuse et solennelle éloquence.

Les deux élèves assis là-bas à parler, à tenir des discussions oiseuses, ce sont Hassan et Said. ils vont faire courir vite la rumeur. C'est l'art qu'ils maîtrisent :

La rumeur, vous la connaissez ?

 

C'est une arme redoutable

Implacable, impalpable

Adversaire invulnérable

C'est du vent, c'est du sable

 

Elle peut tuer sans raison

Sans coupable et sans prison

Sans procès ni procession

Sans fusil ni munitions...

 

Côté jardin, Maître Jourdain qu'incarnera Assmae. aubergiste qui offre des repas à prix abordables, surtout pour ces Normands avares et retors.

Maintenant que vous connaissez les acteurs, ils vont vous jouer l'histoire. Elle commence le jour de marché, sur la route de Goderville. Les paysans et leurs femmes vont au bourg pour s'approvisionner. Les voix criardes, aiguës, glapissantes, forment une clameur continue et sauvage qui domine le bourg.

 

 

 

 

 

 

Il meurt lentement

Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n'écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.
Vis maintenant!
Risque-toi aujourd'hui!
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement!
Ne te prive pas d'être heureux!

 

Pablo Neruda, Prix Nobel de Littérature 1971