Tronc commun - Lycée Driss 1 - Agdz

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Contrôle continu

Contrôle continu :

 

Pour la classe Tronc commun Sc. 3  ******   17/01/2011

Pour la classe Tronc commun Lettres 4  ******   18/01/201

 

Texte 1

Le dormeur du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson
2 bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

                                 Arthur Rimbaud, Poésies

Texte 2

                      A une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

      Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857

Texte 3

               « Comme on voit sur la branche... »

Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose

En sa belle jeunesse, en sa première fleur,

Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,

Quand l'aube de ses pleurs au point du jour l'arrose;

 

La grâce dans sa feuille, et l'amour se repose,

Embaumant les jardins et les arbres d'odeurs,

Mais, battue ou de pluie ou d'excessive ardeur,

Languissante elle meurt, feuilles à feuilles déclose.

 

Ainsi en ta première et jeune nouveauté,

Quand la Terre et le Ciel honoraient ta beauté

La Parque t'a tuée, et cendre tu reposes.

 

Pour obsèques reçoit mes larmes et mes pleurs,

Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,

Afin que vif ou mort ton corps ne soit que rose.

 

Pierre de Ronsard, Second Livre des Amours, 1578

 

 



20/01/2011
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